En savoir plus....
L'apartheid est le système de domination politique en Afrique
du Sud de 1948 à 1994. Il a été mis au point
par la minorité blanche contre la population noire majoritaire.
Des lois racistes très strictes
L'apartheid est un mot africaans qui signifie "séparation".
C'est au nom de ce principe que s'est ordonné de 1948 à
1992 l'ordre social dans l'État sud-africain. Celui-ci
a été le seul, avec l'État nazi, à
s'être donné des lois racistes. Toute la vie quotidienne
était rigoureusement codifiée par un ensemble de
lois extrêmement précises pour chaque communauté,
allant jusqu'aux bancs publics assignés à tel groupe
racial. Tout citoyen devait détenir une carte d' identité
précisant sa "race".
"Une personne de race blanche est toute personne qui l'est
d'apparence et est acceptée comme telle et bénéficie
de la commune renommée de l'être." Cette loi,
aujourd'hui caduque, avait été modifiée en
1967 au profit de l'ascendance qui déterminait, plus que
l'apparence, l'appartenance aux différents groupes raciaux.
Les mariages inter-raciaux étaient interdits et les relations
sexuelles entre Blancs et autres races étaient punies d'une
peine pouvant atteindre sept ans de prison.
Le Dr Malan, chef du gouvernement sud-africain en 1948, justifiait
l'apartheid en ces termes: "La différence de couleur
n'est que la manifestation physique du contraste qui existe entre
deux modes de vie inconciliables, entre la barbarie et la civilisation,
entre le paganisme et le christianisme... Il en était ainsi
à l'origine et dans l'ensemble il en est ainsi maintenant".
Des lois racistes très strictes
Inégalite des droits
L'apartheid organisait la hiérarchie des droits
pour chaque catégorie raciale. Le pouvoir politique appartenait
à la minorité blanche. Seuls les Blancs pouvaient
siéger au Parlement. Les Asiatiques et les métis
constituaient le milieu de l'échelle au bas de laquelle
se trouvait la population noire. Celle-ci était parquée
dans des zones d'habitation spécifique. Pour circuler en
territoire blanc, les Noirs devaient présenter un laisser-passer.
La théorie du développement séparé
ne laisse aux Noirs que les emplois subalternes. L'enseignement
obéit aux mêmes règles. Dans les bantoustans,
enclaves noires autonomes, les Africains noirs jouissaient de
leurs droits politiques.
Des émeutes de Soweto à la fin de l'apartheid
Le système de l'apartheid, en contradiction totale
avec les principes des Nations unies, a pu néanmoins jouir
d'une grande complaisance des États occidentaux jusqu'aux
sanglantes émeutes de Soweto en 1976. Leur écho
international a enfin forcé l'Europe et les États-Unis
au boycott économique et à la cessation des livraisons
d'armes. Soweto a marqué le début du mouvement irrésistible
de désintégration de l'apartheid. Quatre millions
de Blancs ne pouvaient espérer dominer indéfiniment
douze millions de Noirs, deux millions de métis et un demi-million
d'Indiens. La disparition démocratique de l'apartheid permettra
peut-être à l'Afrique du Sud de faire l'économie
d'une fuite des Blancs, car ceux-ci ne disposent pas de patrie
de rechange. Cette mosaïque ethnique est d'une immense complexité,
où les populations noires sont elles-mêmes partagées
en une multitude de familles (bantou, hottentot, zoulou) et de
langues. Elle jouit de grands atouts économiques. Mais
rien ne peut garantir que cette prospérité, inégalement
répartie, soit un gage de paix civile ou raciale.
Frederik de Klerk & Nelson Mandela
Après la victoire de l'ANC (African National Congress)
aux premières élections multiraciales du pays en
1994, l'ancien président d'Afrique du Sud, Frederik de
Klerk, devient vice-président. Il reçoit le prix
Nobel de la paix en 1993 avec Nelson Mandela.
Ressource bibliographique :
Jacques Tarnero : Le racisme
ISBN 2.84113.279.X © Éditions Milan
1995
Retour à la lecture de la nouvelle : Apartheid