• Les premières vagues de migration du nord de l'Inde vers l'ouest vont s'effectuer vers le IX ème siècle de notre ère...
• En 940 l'écrivain arabe Hanza d'Hispahan relate l'arrivée de 12 000 Zott musiciens en Perse.
• Au XIV ème s. lestsiganes deviennent les esclaves des principautés roumaines.
• En 1418, ils traversent l'Allemagne où l'empereur Sigismond, roi de Bohème leur donne des lettres de protection qui leur vaudront le nom de bohémiens.
• Au XIV ème s., en Grèce, ils sont appelés Athinganos ou Atsinganos du nom d'une secte de musiciens hérétiques venus d'Asie mineure. De là découlera la dénomination française de tsiganes.
• En 1422 ils passent par Bologne en Italie...
• En 1427 Paris puis les iles Britanniques Ecosse 1492, 1505...
• En 1447, ils sont accueillis en Espagne, principalement en Castille puis sous peine de graves condamnations, ils sont obligés de se fixer et d'abndonner toute culture tsigane.
• Dès le XVIème s., ils seront déportés vers les colonies des Amériques par les espagnols et les portugais.
• Vers la fin du XIXème s., ils participent aux mouvements migratoires de l'Europe Occidentale vers le Canada, les Etats-Unis et l'Amérique du Sud...

• Sources : Les Tsiganes Dossier de documentation CNDP 1987

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• Je me permets de citer ici un extrait du rapport de madame Danielle Leclercq sur les migrations au XXème siècle en Europe et l'impact de ces mouvements sur la vie scolaire. Il s'agit ici de l'intervention de madame Marie-Christine Hubert sur la population tsigane... Vous trouverez les adresses du site à la fin du paragraphe.
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• Extrait de l'intervention de Marie-Christine HUBERT lors du 80ème séminaire Européen pour le personnel éducatif, Allemagne, juin 1998.
• "....Originaires de l'Inde, les Tsiganes connaissent leur première grande migration au 15e siècle, époque
  durant laquelle ils apparaissent en Europe sous différents noms (Zigeuner, Romani, Bohémiens,
  Manouches, Yenisches, etc.). Remarquons que ces noms, donnés par les autochtones, n'ont aucune
  signification pour eux: ils s'appellent eux-mêmes « Rom » et parlent le « romani » (avec de nombreuses
  variantes dialectales). Il est bien difficile aujourd'hui encore de les distinguer ( « est tsigane, celui qui a
  conscience de l'être »). Actuellement, 95% des Tsiganes sont plus ou moins sédentarisés, même s'il leur
  arrive encore d'effectuer de plus ou moins longs déplacements. La grande difficulté pour les historiens
  d'étudier leur passé réside dans le fait que leur culture est encore en grande partie orale.
• Dès le 16e siècle, ils sont victimes de persécutions: exclusion (bannissement, marquage au fer), réclusion
  (intégration autoritaire et violente) ou inclusion (volonté d'assimilation, particulièrement dans la seconde
  moitié du 20e siècle).
• Dans la seconde moitié du 19e siècle, commence une deuxième grande vague de migrations. Les Tsiganes
  de Roumanie, qui avaient été jusque là maintenus en esclavage, sont libérés: ils partent dans toutes les
  directions, mais principalement vers l'ouest de l'Europe, entraînant à leur tour d'autres groupes de
  Tsiganes.
• Leur visibilité, plus que leur nombre, a attiré l'attention sur eux. Les autorités tentent de les recenser, de les
  ficher. La France, par exemple, les oblige (loi de 1912) à posséder un carnet anthropométrique. Cette loi
  aura des conséquences tragiques pendant la Seconde Guerre mondiale: assignés à résidence dès avril 1940,
  ils furent internés depuis octobre 1940 jusqu'en 1946.
• Le IIIe Reich en a fait des boucs émissaires: recensés, internés, déportés à Auschwitz (où ils furent
  enfermés dans un camp à l'intérieur du camp!), puis gazés en août 1944, entre 250.000 et 300.000 d'entre
  eux furent exterminés.
• Après 1945, le refoulement continua. Ils furent à nouveau victimes d'une sédentarisation forcée dans les
  régimes communistes et d'une marginalisation sociale partout. Aujourd'hui encore, ils connaissent les plus
  hauts taux de mortalité et de morbidité parmi les populations européennes et souffrent davantage des crises
  économiques.
• Une troisième grande vague de migrations a eu lieu dans les années 1960-1980, au départ de l'Europe
  orientale. De nombreux Tsiganes de l'ex-Yougoslavie vinrent travailler en France, Italie, etc., comme
  d'autres travailleurs immigrés. A la suite des conflits dans les Balkans, de nombreux Roms originaires de
  Roumanie, de Macédoine, du Kosovo, de Bosnie, etc. demandèrent l'asile politique aux pays d'Europe de
  l'ouest. Pratiquement tous les Etats ont pris des mesures pour empêcher leur installation ou pour les
  refouler.
• Actuellement, ils continuent à pratiquer des migrations saisonnières (récoltes des fruits) en Europe
  occidentale et un certain nombre d'Europe orientale tentent de venir à l'ouest (notamment en Allemagne,
  Italie, Autriche, etc.) pour échapper à la pauvreté et à la discrimination. Dans les pays ex-communistes, ils
  ont la plupart du temps un statut de minorité nationale.
• En fait, on continue à nier leur culture et à les faire vivre dans une insécurité permanente. La scolarisation
  des enfants est généralement un échec: seuls 30 à 40% des enfants tsiganes fréquentent l'école de manière
  très irrégulière. Il faut comprendre que l'école représente pour eux une menace, le symbole de leur
  acculturation.
• Remarquons enfin que tous les Tsiganes sont aujourd'hui citoyens des Etats où ils vivent; le nomadisme
  constitue pour eux un choix de vie.
• Depuis plusieurs années, ils sont défendus par le Conseil de l'Europe, dont la médiation leur permettra
  peut-être d'entrer dans une phase décisive de leur histoire et de prendre leur destin en mains"...

Marie-Christine HUBERT*

in Les mouvements de populations en Europe au 20e siècle et leur impact sur la vie scolaire

80e séminaire européen pour le personnel éducatif, Donaueschingen, Allemagne, 15-19 juin 1998

Danielle LECLERCQ

* Marie-Christine HUBERT a soutenu une thèse d'histoire sur la situation des Tsiganes pendant la Seconde Guerre
mondiale. Elle participe aux travaux du Groupe de Recherche pour une histoire européenne des Tsiganes mis en place par
le Centre de Recherches Tsiganes de Paris.

Adresses / sources :

Si vous souhaitez consulter l'intégralité du rapport :
http://culture.coe.fr/hist20/fr/Rapports/Frapportdonauleclercq.htm

Le site dans lequel j'ai trouvé ce rapport : "l'Europe de la coopération culturelle"

http://culture.coe.fr/indexfr.htm

Bibliographie (non exhaustive)

Paroles, témoignages